La politesse loin de n’être qu’un ensemble de conventions superficielles, constitue un objet de discours, de pouvoir et de représentation. Qu’elle soit formulée sous forme de traités, de règles implicites, de codes de comportement ou de prescriptions morales, elle façonne les rapports sociaux tout autant qu’elle les révèle. Ce discours normatif participe à la définition de ce qui est jugé acceptable ou non dans l’espace public, dans l’intimité, dans les relations interpersonnelles comme dans les rapports de pouvoir.
Cette journée d’étude propose d’interroger le discours normatif de la politesse dans ses diverses formes : textes et traditions qui énoncent les règles, modalités d’apprentissage et d’inculcation, usages langagiers et gestes rituels, appropriations et contestations. L’objectif est d’articuler les approches historiques, linguistiques, littéraires et sociales pour mieux comprendre comment les normes de politesse ont été formulées, diffusées, vécues, détournées.
La première étape de cette recherche consiste à créer une anthologie des manuels normatifs sur la politesse d’Aristote au XXe siècle (manuels de civilité, manuels de courtoisie, livres d’étiquette.). Cette journée d’études alliera conférences délivrées par deux expertes, Annick Paternoster (U. de Lugano) et Sybille Gross (U. Heidelberg), ainsi qu’ateliers de travail en groupe.
Parmi les pistes de réflexion possibles, on pourra envisager :